JUSTICE

«Papy gâteau» échappe aux assises

Devant le tribunal, le sexagénaire devrait nier les faits envers ses petits-enfants, comme il l’a fait tout au long de la procédure.

Devant le tribunal, le sexagénaire devrait nier les faits envers ses petits-enfants, comme il l’a fait tout au long de la procédure.
L’Amiénois de 67 ans se décrit comme un « papy gâteau ». Il aime « faire des câlins et des chatouilles » à ses petits-enfants. Seulement, il peine à se remémorer de leur prénom quand on l’interroge… L’homme va prochainement être jugé pour les avoir agressés sexuellement en 2013. Le petit avait 7 ans, la petite en avait 8.

C’est le père des enfants qui a déposé plainte le 14 février 2014. Il trouvait que son père – et donc grand-père des victimes – avait un comportement déplacé jusqu’en novembre 2013, un jour où il a entendu son fils se plaindre : il était dans le canapé avec son grand-père, et il lui ordonnait d’arrêter. Il a interrogé le garçonnet qui lui a rapporté que le sexagénaire lui mettait un doigt dans ses fesses. Le plaignant interroge par la suite sa fille, âgée de 8 ans, qui lui explique qu’elle aussi a subi des agressions de son grand-père : attouchements sur les fesses et doigt dans le sexe. Même le petit dernier, 5 ans, expliquera avec ses mots qu’il a été témoin de certains faits.

Le père de famille qui a dénoncé les faits a également rapporté à la police que sa propre sœur a été victime des agissements de l’Amiénois quand elle était mineure. Entendue, cette dernière, 37 ans, a confirmé avoir été violée entre ses 10 et 13 ans.

Il ignorait que cela était interdit

Le sexagénaire a nié tout au long de l’instruction les faits sur ses petits-enfants. Il a reconnu en partie ceux dénoncés par sa fille, mais il s’en est défendu : il a expliqué en substance qu’il ignorait que cela était interdit, et qu’il l’a appris par la suite à travers des reportages…

Le juge d’instruction chargé de cette affaire vient de boucler l’enquête. Il a décidé de ne pas renvoyer le sexagénaire devant la cour d’assises de la Somme, mais devant le tribunal correctionnel. Concernant la petite fille, il estime que « les faits sont parfaitement établis, mais qu’il convient, pour une bonne administration de la justice, de considérer les faits de viols et d’agressions sexuelles sous la même qualification ». Pour le petit-fils, il conclut aussi que les agressions sexuelles sont établies. Quant à la fille du mis en cause, le juge estime ne pas disposer de suffisamment de preuves pour poursuivre l’Amiénois.

Me Stéphane Diboundje, l’avocat du sexagénaire, commente : « Mon client est satisfait d’échapper à la cour d‘assises et de bénéficier d un non-lieu partiel. Toutefois, il aura à cœur de prouver son innocence devant le tribunal correctionnel pour les faits qu’ils contestent vigoureusement et pour lesquels une confrontation n’a pas été possible lors de l’instruction du fait de la carence des parties civiles ».

GAUTIER LECARDONNEL