JUSTICE

Les dealers de la gare avaient été visés dans une fusillade à Amiens-Nord

Machettes et sabres d’un côté, fusil et arme de poing de l’autre. Le règlement de compte de mai 2019 avait été le point de départ du démantèlement d’un trafic quatre mois plus tard.Réagir Mis en ligne le 6/04/2021 à 15:41 

par Gautier LecardonnelUne interpellation mouvementée avait eu lieu le jour de la fusillade. Une voiture de police avait été endommagée.Une interpellation mouvementée avait eu lieu le jour de la fusillade. Une voiture de police avait été endommagée.

Quand le trafic de drogue établi aux abords de la gare d’Amiens a été démantelé en septembre 2019, les autorités n’avaient pas voulu confirmer qu’en toile de fond de cette enquête, il y en avait une autre portant sur une affaire de tentative d’homicide survenue quatre mois plus tôt, et même une deuxième, entre les trafiquants, ayant eu lieu moins de 10 jours avant. C’est que les investigations se faisaient discrètement dans le cadre d’une information judiciaire.

Tout avait commencé le 25 mai 2019 quand des coups de feu avaient été tirés en pleine journée entre l’avenue de la Paix et la place du Colvert à Amiens-Nord. Plusieurs hommes étaient visiblement venus régler des comptes à bord d’une Peugeot 207. Au moins deux individus étaient sortis armés de machettes ou de sabres. Mais en face, des armes avaient aussi été sorties : un homme encagoulé et armé d’un fusil à pompe, suivi d’un autre, muni d’une arme de poing, avaient surgi. Plusieurs coups de feu avaient été tirés.

Grâce aux témoignages et aux images de vidéosurveillance, les hommes de la police judiciaire d’Amiens ont identifié les différents protagonistes de l’affaire. Deux suspects s’étaient rendus à l’hôpital après la fusillade, dont un le jour même, touché à un œil. Aucune plainte n’avait été déposée…

C’est donc en enquêtant sur ces faits que le trafic de résine de cannabis implanté à la gare depuis plusieurs mois a été mis à jour. Il était tenu par cette bande, venue armée de machettes à Amiens-Nord. Un témoin a raconté que ces derniers n’hésitaient pas à agresser celui qui osait venir leur faire de la concurrence sur leur point de deal. Il a également affirmé que la fusillade du mois de mai était une conséquence de cette violente chasse gardée à la gare.

Audience de ce mardi renvoyée à cause de la pandémie

À partir de ce mois de mai jusqu’au 30 septembre, jour de leur interpellation en flagrant délit aux abords de la gare, les suspects ont fait l’objet d’une minutieuse enquête permettant d’établir que «  deux à trois kilos de résine de cannabis  » étaient vendus chaque jour, selon le procureur, pour un bénéfice quotidien de 2 500 euros. Les investigations ont également mis à jour des faits de violences entre les suspects : moins de 10 jours avant leurs interpellations, l’un d’eux avait fait l’objet de tirs par arme à feu, sur la voie publique, au sud-est d’Amiens. L’enquête ouverte pour tentative d’assassinat a finalement débouché sur un renvoi en justice pour violences avec arme.

Concernant les tirs à Amiens-Nord en mai, l’heure n’est pas encore aux explications devant le tribunal. Pour le volet sur le trafic de drogue et les violences de septembre, elle devait l’être ce mardi 6 avril au matin devant le tribunal d’Amiens. Cinq des sept prévenus, âgés de 20 à 48 ans, se sont installés dans la salle d’audience devant leurs avocats Mes Combes, Daquo, Diboundje, Louette, Godreuil, et face à la substitut du procureur Marine Boisgard… Sauf que le tribunal n’était pas en état de juger cette affaire, prévue sur une journée complète.

Un cas contact au sein des magistrats a contraint le président du tribunal à renvoyer l’affaire au 3 juin.Poursuivez votre lecture sur ce(s) sujet(s) :Trafic de drogue|Police et justice|Amiens (Somme)

source courrier picard :https://premium.courrier-picard.fr/id180480/article/2021-04-06/les-dealers-de-la-gare-avaient-ete-vises-dans-une-fusillade-amiens-nord

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