Jérémy Moreira ne reconnaissait qu’une agression sur les deux. Les jurés lui ont infligé la même peine que lors de son premier procès.

Jérémy Moreira espérait que la justice serait plus clémente à son égard. Les jurés de la cour d’assises de la Somme lui avaient infligé quinze ans de réclusion criminelle l’an dernier.

Il avait fait appel et il était donc rejugé devant la cour d’assises de l’Oise, en fin de semaine dernière. Vendredi soir, l’Amiénois de 31 ans est reparti de Beauvais avec la même peine à purger: 15 ans de prison, et 15 000 euros de dommages et intérêt à verser à ses deux victimes.

Quand il avait été interpellé deux ans après les faits, l’homme avait commencé par nier. Non, dit-il, il n’a pas violé cette femme, déficiente mentale, le 7octobre2005 à Amiens.

Non ce n’est pas lui qui l’avait abordée à l’arrêt de bus, au petit matin, l’invitant dans un endroit à l’écart avant de la violer à deux reprises puis de prendre la fuite avec son sac à main.

Il avait commencé par nier toute agression sexuelle

Ce qu’il ignorait, c’est que les enquêteurs venaient de l’interpeller parce que quelque temps auparavant, suite une affaire de produits stupéfiants, son ADN avait été rentré dans les fichiers policiers. C’est là que les enquêteurs ont vu que cet ADN correspondait à celui retrouvé sur la jeune femme agressée.

Coincé, Jérémy Moreira avait fini par admettre une relation sexuelle… mais consentie. Il a indiqué lors de sa garde à vue qu’il avait déjà eu dans le passé des relations sexuelles sur la voie publique, et il avait donné un nom. Cette jeune femme avait été retrouvée, elle a alors dit aux policiers… qu’il l’avait violée alors qu’elle avait 16 ans et qu’elle était vierge.

Devant la cour d’assises de l’Oise, l’accusé a avoué le viol sur la femme déficiente mentale. Mais il a continué à nier le viol de l’adolescente.

Son avocat, Me Guillaume Combes, aura souligné que cette jeune femme n’aurait jamais été identifiée si l’accusé n’en avait pas parlé lors de sa garde à vue, et que cela démontrait la bonne foi de l’Amiénois lorsqu’il parle d’une relation consentie.

Peine perdue, il est reconnu coupable des deux viols. «Ma cliente est soulagée, son statut de victime a été reconnu», indique Me Stéphane Diboundje, l’avocat de la seconde victime.

Jérémy Moreira est retourné en prison aussitôt après le procès.

GAUTIER LECARDONNEL

Source Le Courrier Picard