Accusé d’agression sexuelle, un médecin spécialisé d’Abbeville est passé devant le conseil de l’Ordre

Un médecin d’Abbeville est passé devant le conseil régional de l’Ordre suite à la plainte de deux personnes, dont une déléguée médicale, qui l’accusent d’agression sexuelle.

Un médecin spécialisé abbevillois est passé devant le conseil régional de l'ordre suite à la plainte de deux personnes
Un médecin spécialisé d’Abbeville est passé devant le conseil régional de l’ordre suite à la plainte de deux personnes (©Pixabay)

Par Dominique DelannoyPublié le 20 Oct 20 à 18:12  mis à jour le 20 Oct 20 à 18:12

Un médecin spécialisé abbevillois est passé devant le conseil régional de l’Ordre le vendredi 16 octobre suite à la plainte de deux personnes, dont une déléguée médicale, qui laccusent dagression sexuelle. Il sera fixé sur son sort d’ici un mois. En ce qui concerne le volet judiciaire, le juge d’instruction a émis un avis de fin d’information, le dossier va être transmis au procureur de la République qui prendra ses réquisitions. Une ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel sera ensuite rendue ou non.

Faits de juin 2018

Rappelons quen ce qui concerne le premier dépôt de plainte, les faits remonteraient au mois de juin 2018 lors dun repas professionnel organisé par le laboratoire pour lequel travaille la déléguée médicale amiénoise depuis 17ans (à l’époque des faits).

Ce soir du 20 juin 2018, douze médecins se retrouvent autour de la table où a pris place la quadragénaire.

À ses côtés se serait installé le médecin abbevillois qui naurait pas tardé à se montrer quelque peu entreprenant.

Puis les choses seraient allées plus loin, il aurait commencé à poser sa main sur le genou de la déléguée très surprise.

En effet elle le côtoie dans le cadre de son travail depuis de nombreuses années et le praticien est toujours resté on ne peut plus correct. Au fil de la soirée, l’homme se serait montré de plus en plus insistant jusquà lui proposer un rendez-vous chez lui.

À la fin du repas, le médecin ne se serait pas découragé et naurait pas renoncé. Il laurait suivie en voiture, lui aurait fait des appels de phare, avant de la doubler et de lattendre un peu plus loin, debout à côté de son véhicule, garé sur le bord de la route.

À ce moment, la quadragénaire ne sest pas arrêtée. Le médecin serait remonté dans sa voiture et laurait suivie, puis lui aurait fait une queue de poisson avant dimmobiliser sa voiture au milieu de la route pour lobliger à stopper.

La quadragénaire, mère de deux enfants, tente de le raisonner en ouvrant son carreau.

« Rien n’y fait. Il la serre. Il la tient par le cou et l’embrasse, »Me Stéphane Diboundje Avocat de la déléguée médicale

Par la suite elle déposera une plainte pour agression sexuelle et mise en danger de la vie dautrui contre le médecin abbevillois.

Eprouvante confrontation

Le vendredi 16octobre dernier, la déléguée médicale s’est donc retrouvée devant le Conseil de l’ordre des Hauts de France, à Lille, face au médecin qu’elle accuse des faits: 

« Cette confrontation fut vraiment une dure épreuve. Mais je tenais à aller au bout car je ne veux pas que cela se reproduise. Je suis rassurée car l’ordre des médecins de la Somme s’est associé à ma plainte, ce qui démontre que c’est un comportement de nature à jeter le discrédit sur la profession. »La plaignante

L’ordre des médecins des Hauts de France rendra donc sa décision d’ici un mois. Si il décide de sanctionner, cette sanction pourrait aller du blâme à la radiation, en passant par une suspension…

Quid de la justice ?

De son côté, le dossier judiciaire suit son cours. Le juge d’instruction a terminé son travail et a transmis au procureur de la République. Ce dernier prendra ses réquisitions qui seront suivies d’un renvoi ou non devant le tribunal correctionnel. Le médecin pourrait être poursuivi pour agression sexuelle. La déléguée médicale précise: « La mise en danger de la vie d’autrui n’a pas été retenue au niveau pénal. Pour les autres faits, lors de la confrontation de vendredi dernier il a parlé de moments d’égarement. »

Me Stéphane Diboundje, l’avocat de la plaignante, n’a aucun doute: « Il s’agit bel et bien d’une agression sexuelle caractérisée », mais ne s’avance aucunement ni sur la sanction que pourraient infliger les médecins à leur pair, ni sur la suite judiciaire de cette affaire.

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