Abbeville. 4 mois d’interdiction d’exercer pour le médecin accusé d’agression sexuelle

La Chambre disciplinaire de l’ordre des médecins a rendu son délibéré le lundi 21 décembre : 4 mois d’interdiction d’exercer dont 3 avec sursis pour le médecin abbevillois.

La Chambre disciplinaire de l'ordre des médecins des Hauts-de-France s'est prononcée :4 mois d'interdiction d'exercer la médecine dont 3 avec sursis pour le médecin spécialisé d'Abbeville
La Chambre disciplinaire de l’ordre des médecins des Hauts-de-France s’est prononcée :4 mois d’interdiction d’exercer la médecine dont 3 avec sursis pour le médecin spécialisé d’Abbeville (©DR)

Par Dominique DelannoyPublié le 23 Déc 20 à 11:14 

Suite au dépôt de plainte d’une déléguée médicale pour agression sexuelle contre un médecin spécialisé abbevillois, la Chambre disciplinaire de l’ordre des médecins des Hauts-de-France a rendu son délibéré le lundi 21 décembre.

Le praticien a été condamné à une interdiction d’exercer de 4 mois dont 3 avec sursis et à verser 1 500 € de frais de procédure à la plaignante et 1 300 € au Conseil départemental de la Somme de l’ordre des médecins. Il a toujours possibilité de faire appel de cette décision.

Des faits de juin 2018

Rappelons que les faits remonteraient au moins de juin 2018 lors d’un repas professionnel organisé par le laboratoire pour lequel travaillait la déléguée médicale amiénoise depuis 17 ans.

Ce soir du 20 juin, douze médecins se retrouvent autour de la table où a pris place la quadragénaire.

À ses côtés se serait installé le médecin abbevillois qui n’aurait pas tardé à se montrer quelque peu entreprenant.

Puis les choses seraient allées plus loin, il aurait commencé à poser sa main sur le genou de la déléguée très surprise. En effet elle le côtoie dans le cadre de son travail depuis de nombreuses années et le praticien est toujours resté on ne peut plus correct.

Au fil de la soirée, l’homme se serait montré de plus en plus insistant jusqu’à lui proposer un rendez-vous chez lui.

Il appartient au Ministère public et au juge d’instruction de renvoyer le médecin devant le tribunal ou de prononcer un non-lieu, Me Stéphane DiboundjeAvocat de la plaignante

À la fin du repas, le médecin ne se serait pas découragé et n’aurait pas renoncé. Il l’aurait suivie en voiture, lui aurait fait des appels de phare, avant de la doubler et de l’attendre un peu plus loin, debout à côté de son véhicule, garé sur le bord de la route. À ce moment, la quadragénaire ne s’est pas arrêtée. Le médecin serait remonté dans sa voiture et l’aurait suivie, puis lui aurait fait une queue de poisson avant d’immobiliser sa voiture au milieu de la route pour l’obliger à stopper.

Une seconde plaignante s’est ensuite fait connaître.

Une tentative de conciliation devant le conseil départemental de l’ordre des médecins de la Somme a eu lieu le 1er mars 2019, mais elle a échoué. Aujourd’hui c’est la Chambre disciplinaire de l’ordre des médecins des Hauts-de-France qui s’est prononcé.

Pour Me Stéphane Diboundje, avocat de la déléguée médicale, la sanction infligée au médecin est proportionnée aux faits qui lui sont reprochés : « La Chambre disciplinaire de l’ordre des médecins des Hauts-de-France a prononcé une sanction adaptée et d’une juste proportion par rapport aux faits qui lui sont reprochés. Le fait que le praticien soit sanctionné avant même l’audience pénale prouve qu’il y a des éléments concordants concernant l’agression sexuelle. »

Que va-t-il se passer désormais sur le plan pénal ? « Il appartient au Ministère public et au juge d’instruction de renvoyer le médecin devant le tribunal ou de prononcer un non-lieu, » commente Me Diboundje, qui espère que ce procès sera plaidé devant le tribunal correctionnel d’Amiens.

Cette première décision de l’ordre des médecins devrait apporter de l’eau à son moulin.

source : le journal d’Abbeville https://actu.fr/hauts-de-france/abbeville_80001/abbeville-4-mois-d-interdiction-d-exercer-pour-le-medecin-accuse-d-agression-sexuelle_38309724.html