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Homicide près d’Abbeville. La légitime défense du tireur reconnue
La chambre d’instruction a reconnu la légitime défense dans l’affaire d’homicide de Buigny-l’Abbé le 6 juillet 2018. Ce jour-là un oncle avait tiré et tué son neveu.
La chambre d’instruction a prononcé un non-lieu dans l’affaire d’homicide de Buigny-l’Abbé (près d’Abbeville – Somme) le 6 juillet 2018.
Ce jour-là un oncle avait tiré et tué son neveu qui tentait de pénétrer de nuit dans la chambre où étaient sa femme et sa fille.
Me Stéphane Diboundje, avocat de la famille avec Me Thomas Louette, s’est pourvu en cassation.
Tentative d’effraction à 2 h du matin
L’enquête, avait été menée par la brigade de recherches d’Abbeville sous l’autorité d’Alexandre de Bosschere, Procureur de la République.
Ses conclusions : aux alentours de 2 h du matin, trois jeunes gens âgés de 19 à 22 ans arrivent en scooter au 3, rue du Leu à Buigny-l’Abbé. Ils pénètrent dans la cour. Ils sont alcoolisés.
L’un d’eux, Kevin Vanthournout, le neveu de Mickaël Bogner, l’homme qui réside dans les lieux avec sa compagne et ses deux enfants, veut s’expliquer avec son oncle. Il s’en prend à un volet roulant puis à la vitre de la fenêtre de la chambre, au rez-de-chaussée et il la casse à coups de pied.
Les débris de verre retrouvés à l’intérieur accréditent cette version, » témoignait alors le Procureur.
Coup de feu au travers de la fenêtre
De l’autre côté se trouvent le couple et ses deux enfants.
Un coup de feu part depuis l’intérieur, au travers de la fenêtre.
Le jeune de 21 ans est touché.
Il ne survivra pas.
L’enquête a permis de confirmer que c’était l’oncle qui avait tiré. Il a été déféré au parquet puis placé en détention provisoire.
Depuis, la juge d’instruction a décidé, le 23 août 2019, de renvoyer le tireur devant les jurés de la Cour d’assises.
Me Jérôme Crépin, avocat de Mickaël Bogner, a fait appel de cette décision.
La chambre de l’instruction a rendu sa décision le mardi 7 janvier 2020 et a prononcé un non-lieu, considérant que l’occupant des lieux avait agi en état de légitime défense. Me Jérôme Crépin a donc réussi à convaincre la chambre que son client n’avait pas d’autre choix que de tirer pour se protéger, ainsi que sa famille.
Me Stéphane Diboundje s’est pourvu en cassation :
« Le dossier est inscrit aujourd’hui (N.D.L.R. jeudi 9 janvier). Le juge d’instruction nous a été favorable, la chambre d’instruction, non. La légitime défense répond à des conditions très restrictives. Certes il existe une présomption de légitime défense lorsqu’une personne vient de nuit chez une autre. Cependant elle peut être contredite. Il faut tenir compte du fait que mon client n’était pas armé et qu’ils étaient de la même famille. La Cour de cassation devra se prononcer sur la légitimité ou la non-légitimité de la défense. »