par Gautier Lecardonnel
L’homme de 28 ans, qui a fauché un gendarme le 2 mars dernier à Hombleux, dans l’est de la Somme, va recouvrer la liberté début novembre. Le juge des libertés et de la détention en a décidé ainsi ce lundi matin, estimant qu’il n’y avait pas lieu de prolonger la détention provisoire comme cela avait été fait en juin. Selon Me Stéphane Diboundje, le magistrat a estimé que la détention provisoire n’apparaissait plus justifiée « ni pour les nécessités de l’instruction, ni à titre de mesure de sûreté ».
Le suspect sera sous contrôle judiciaire pour la suite de l’instruction. Au cours de l’enquête, il a reconnu les faits. Ce samedi 2 mars, vers 23 h 25, il a voulu échapper à un contrôle des gendarmes alors qu’il conduisait un Renault Espace, sur la D.930, à hauteur de Hombleux. Involontairement selon lui, il a percuté un militaire avant de prendre la fuite. Le gendarme a été grièvement blessé et évacué par hélicoptère à l’hôpital. Le suspect, qui revenait d’une soirée, avait consommé de l’alcool et des stupéfiants, il roulait sans permis et sans assurance. Sa concubine, qui se trouvait dans la voiture, est mise en examen pour non-assistance à personne en danger.
Cette remise en liberté n’est pas du goût de Me Guillaume Demarcq, l’avocat de la victime : « Les gendarmes sont militaires, et donc soumis à un devoir de réserve. Mais, à titre personnel, je vous assure que ce qui domine aujourd’hui chez eux, c’est un sentiment d’incompréhension, voire d’indignation. Comment voudriez vous qu’ils réagissent autrement : d’un côté l’un des leurs, après être sorti du coma multiplie les opérations chirurgicales, de l’autre un délinquant multirécidiviste est remis en liberté notamment parce que des expertises ne sont pas rentrées au dossier ou que le juge d’instruction ne l’a pas interrogé depuis 4 mois ? Ils assurent tous les jours la sécurité de nos concitoyens, souvent au péril de leur vie. Beaucoup d’entre eux vivent cette décision comme un affront à leur sens du devoir. »
GAUTIER LECARDONNEL