RD Congo : la justice française enquête sur la disparition de deux opposants français à Kinshasa

Par Jeune Afrique
PHOTO Me Stéphane DIBOUNDJE avocat de Pablo Diumbu Ndjeka

Arrêtés par la Garde républicaine sous le régime de Kabila, Frédéric Boyenga Bofala et Pablo Diumbu Ndjeka sont portés disparus depuis plus de deux mois. Leurs familles ont porté plainte.

Où sont passés Frédéric Boyenga Bofala, président du parti Unir-MN, et son collaborateur Pablo Diumbu Ndjeka, patron d’une société de sécurité privée ? Ces deux Français d’origine congolaise s’étaient rendus à Kinshasa pour y rencontrer Évariste Boshab, alors ministre de l’Intérieur. Le 17 novembre 2016, ils ont, selon des témoins, été arrêtés à leur hôtel par des éléments de la Garde républicaine. Et n’ont plus donné signe de vie.

La famille de Pablo Diumbu Ndjeka a déposé plainte contre X, ce 11 janvier, auprès du procureur du TGI d’Amiens, ville du nord de la France où résident les deux hommes, pour « disparition forcée, arrestation, enlèvement, détention ou séquestration et détention arbitraire ». Elle s’est constituée partie civile deux semaines plus tard afin d’obtenir la désignation d’un juge d’instruction.

Mais les recherches pourraient être longues. « Ils ne sont pas chez nous », confie àJeune Afrique une source policière à Kinshasa. Aucune trace non plus des deux disparus à la prison centrale, tandis que l’Agence nationale de renseignement (ANR) se mure dans le silence. « Nous dénonçons les agissements de la Garde républicaine de Joseph Kabila », confient les avocats de Pablo Diumbu Ndjeka, qui semblent avoir écarté l’hypothèse d’un enlèvement crapuleux. Mes Caroline Wassermann et Stéphane Diboundje comptent sur la mobilisation des services diplomatiques français pour faire la lumière sur cette affaire. Le 26 janvier, ils ont rencontré à l’Élysée Thomas Mélonio, le conseiller Afrique de François Hollande, qui les a assurés du plein soutien de la France.