Le fonctionnaire de police de 33 ans qui s’est donné la mort vendredi à Saint-Quentin avait, en plus de problèmes personnels, des difficultés professionnelles. Il avait été condamné cette année par la justice pour avoir essayé d’obtenir un document officiel en abusant de ses fonctions de policier.

Le jeune homme était séparé de sa femme. Selon nos informations, le brigadier, affecté à Amiens, voulait obtenir l’adresse de son ex-conjointe afin de toucher une pension qui lui était due. Pour ce faire, le trentenaire s’est adressé aux services des impôts. En sa qualité de policier, il leur a adressé une fausse réquisition pour obtenir cette adresse.

Mais du côté du Trésor public, on a été intrigué par cette demande d’un fonctionnaire de police, au sujet d’une jeune femme portant le même nom que lui. Un appel téléphonique a alors été passé au commissariat. Les services fiscaux ont appris qu’aucune réquisition n’avait été faite à ce sujet. Les impôts ont faxé la réquisition reçue dans laquelle l’officier de police judiciaire, «  agissant sur instructions du procureur  » (ce qui est faux), souhaitait, pour une enquête en cours, obtenir l’adresse de son ex-femme.

Il a écopé de 900 euros d’amende

Le policier a alors été démasqué. Le parquet d’Amiens a décidé de le poursuivre pour faux et usage de faux. Sans finalement jamais avoir obtenu l’adresse qu’il recherchait, le policier a été condamné à 900 euros d’amende. Il devait également être sanctionné sur le plan administratif, devant le conseil de discipline.

Selon son avocat, Me Stéphane Diboundje, le policier redoutait de perdre son habilitation d’officier de police judiciaire, «  ce qu’il assimilait à une rétrogradation  ». Il lui avait déjà été signifié qu’il était privé de son droit du port d’arme.

Une enquête, diligentée par le parquet de Saint-Quentin, est menée par l’inspection générale de la police nationale. Elle vise notamment à savoir comment le policier s’est procuré l’arme avec laquelle il s’est donné la mort dans sa voiture, une Audi A3.

 

SOURCE : COURRIER PICARD