Un policier antillais, en civil, avait déposé plainte contre des policiers après qu’il a été menotté en 2009 à Creil. L’affaire pourrait en rester là.

L’affaire pourrait en rester là, si le juge d’instruction suit les réquisitions. Le 26 janvier 2009, le contrôle de police avait été particulièrement mouvementé en gare de Creil (Oise). Un policier en civil d’origine antillaise, G.S., intervient alors que des fonctionnaires procèdent à des contrôles d’identité sur le parvis. G.S. soutient que les policiers ne s’intéressent qu’aux noirs et maghrébins. L’homme, âgé d’une cinquantaine d’années, contrôlé lui aussi, finit par être menotté. Ce n’est qu’après que les trois policiers, membres de la police aux frontières, apprennent qu’ils ont affaire à un collègue, en poste à Paris.

« Comportement provocateur »

G.S. avait déposé une première plainte auprès de l’inspection générale des services, en 2009. Il explique que les policiers lui ont répondu «  critère d’extranéité  » (relatif à ce qui est étranger) quand il leur a demandé la raison de son contrôle. Sa démarche n’avait débouché sur aucune poursuite. En mai 2011, une nouvelle plainte est déposée auprès du procureur qui avait confié le dossier à un juge d’instruction. En septembre de la même année, le parquet avait requis un non-lieu, mais les parties civiles avaient fait appel.

Mercredi 19 mars, le procureur de la République de Senlis a confirmé ses premières réquisitions. Il demande un non-lieu. «  L’instruction a permis de caractériser le comportement opposant et provocateur de G.S, perturbant une opération de contrôle (…) Ce comportement est suffisant pour justifier la décision des forces de l’ordre de procéder au menottage  », écrit-il.

C’est désormais au juge d’instruction en charge de l’affaire de décider du renvoi, ou non des trois policiers incriminés devant le tribunal. D’ores et déjà, les avocats des fonctionnaires de police se félicitent des réquisitions du procureur. C’est le cas de Mes Pascal Bibard et Stéphane Diboundje : «  Nous sommes satisfaits dans la mesure où nous avons toujours soutenu l’innocence des policiers. Le contrôle était parfaitement régulier ». Ils disent attendre la décision du juge d’instruction avec «  sérénité  ».

GAUTIER LECARDONNEL

Source Le Courrier Picard