EDUCATION

Plainte pour harcèlement au collège de Chaulnes

Les faits de harcèlement scolaire font l’objet d’un dispositif spécial à l’Education nationale. (Photo d’illustration)

Les faits de harcèlement scolaire font l’objet d’un dispositif spécial à l’Education nationale. (Photo d’illustration)
Mélanie (le prénom a été changé) est une grande fille âgée de 12 ans, au sourire timide et aux yeux pétillants.

Mais depuis quelques mois, cette bonne élève aimant le sport vit un «  véritable enfer  » selon sa mère.

«  Ma fille subit des brimades par un groupe d’élèves dans son collège à Chaulnes, où elle est scolarisée en 6e depuis cette année. Tout a commencé, en février 2018, par des injures sur son physique et ses origines  », explique la mère de famille dont la fille est métisse.

« Sal…, pu…, tu ferais mieux de crever »

Les propos sont particulièrement violentes : «  Sal., pu.(…) tu ferais mieux de crever  » ou «  Je ne sais pas comment on a fait pour vous traiter comme nous, alors que vous êtes noir  ».

«  J’ai appris cela lors d’un rendez-vous avec la CPE (Conseillère principale d’éducation) du collège après les vacances de février. Elle m’a assuré qu’elle convoquerait les parents des enfants concernés. S’il y a eu une accalmie pendant un certain moment, les faits ont repris le 1er juin. Cette fois-ci, c’était devenu beaucoup plus grave. Le principal m’appelle pour me prévenir que ma fille s’était scarifiée les avant-bras. Selon ma fille, c’est une copine de classe qui l’a encouragée à le faire  », relate la mère de famille.

À bout, elle décide de porter plainte le 4 juin à la gendarmerie de Chaulnes contre les collégiens, mis en cause pour « harcèlement, injure non publique en raison de l’origine et provocation au suicide d’un mineur de 15 ans ».

Éviction scolaire

«  Ma fille a dû être arrêtée trois semaines par le médecin, car elle ne supportait plus de retourner au collège. Elle est revenue à la mi-juin, mais au bout de deux jours elle avait déjà la boule au ventre et on a dû de nouveau la faire arrêter  », souligne la mère, parlant à la place de sa fille ayant du mal à évoquer les faits.

Elle a également porté plainte le 13 juin contre le collège pour « non-assistance à personne en danger », considérant que la direction a minimisé les faits.

«  Le harcèlement scolaire est un fléau qui, mal jugulé, peut déboucher sur des drames humains comme ce fut le cas récemment au sein du lycée de Ham, avec le décès du jeune Clément Brisse  », rappelle son avocat, Stéphane Diboundje.

Contacté, Éric Pillon, le principal suppléant du collège Aristide-Briand, reconnaît avoir rencontré la famille le 4 juin, et fait tout ce qui était en son pouvoir pour le bon déroulement de la scolarité de Mélanie.

«  Nous avons mis en place le protocole de l’Éducation nationale prévu quand il y a des suspicions de harcèlement scolaire. Nous avons reçu et écouté les parents et les élèves concernés. Si cela est avéré, nous prendrons bien entendu les sanctions qui s’imposent  ».

L’enquête est en cours.

source courrier picard : http://www.courrier-picard.fr/120936/article/2018-07-01/plainte-pour-harcelement-au-college-de-chaulnes