Les enfants d’une femme morte dont le corps a été partiellement filmé dans un reportage diffusé à la télévision, ont porté plainte contre X auprès du parquet d’Amiens, affirmant ne pas avoir été prévenus par la chaîne concernée, a-t-on appris aujourd’hui auprès de l’avocat des enfants.

La plainte déposée hier avec constitution de partie civile par cinq des six fils de la défunte vise notamment les chefs d' »atteinte volontaire à l’intimité de la vie privée d’autrui » et d' »introduction ou maintien dans le domicile privé d’une tierce personne à l’aide de manoeuvre sans autorisation légale », a dit Me Stéphane Diboundje, avocat des plaignants.

Le 6 juin 2011, lorsqu’il découvre le corps de sa mère, l’un des cinq frères alerte les secours. Devant le refus du Samu de délivrer un permis d’inhumer, le parquet d’Amiens demande à un médecin légiste de se rendre sur place pour lever le doute subsistant sur le caractère accidentel de la mort. Le médecin est accompagné d’une femme qu’il présente selon les plaignants comme « son assistante », alors qu’il s’agissait d’une journaliste réalisant un reportage qui a été diffusé par la suite sur la chaîne Direct 8, selon la plainte.

« Le 19 septembre 2011 à 20h40 (…) un reportage tiré de l’émission Quartier général et ayant pour titre ‘Crimes, faits divers : quand les médecins légistes mènent l’enquête’ est diffusé dans lequel des parties du corps dénudé de la défunte sont visibles ainsi que la chambre de la défunte, ses objets personnels et son chat », indique la plainte. Ce reportage est à l’origine de la plainte de la famille

« Les cinq frères que je représente affirment n’avoir jamais donné aucune autorisation d’aucune sorte pour que de telles images soient prises au domicile privé de leur mère et encore moins pour que les dites images fassent l’objet d’un reportage diffusable sur une chaîne de télévision », dit l’avocat dans sa plainte, que l’AFP a pu consulter. La chaîne Direct 8 affirme de son côté qu’elle avait obtenu « toutes les autorisations » pour filmer.

Source Le Figaro