L’irresponsabilité pénale de Xaver Decressin, qui a avoué avoir tué son oncle et sa tante en2010 à Longueval (Somme), pourrait être retenue.

Xavier Decressin, 49 ans, a quitté sa cellule de la maison d’arrêt d’Amiens hier matin. Il a été escorté jusqu’au palais de justice, où les juges de la chambre de l’instruction se sont penchés sur son dossier.

Les magistrats doivent se prononcer sur la responsabilité pénale de cet habitant de Longueval. À la demande des parties civiles, les débats se sont déroulés à huis clos. Les juges rendront leur décision le 7 décembre.

Les avocats de cet homme mis en examen pour ce double assassinat, Mes Damien Brisacq et Stéphane Diboundje, ont demandé aux magistrats de s’en remettre à l’avis des experts psychiatriques et psychologiques.

Trois des quatre experts qui ont rencontré Xavier Decressin se sont prononcés pour une abolition de son discernement au moment des faits.

Dès son interrogatoire par les gendarmes, lors de sa garde à vue, l’état mental du suspect soulevait des questions. Il a assumé son geste, en expliquant qu’il faisait l’objet d’un harcèlement psychologique de la part de son oncle, lequel serait entré en contact avec lui quelques heures avant le drame… par télépathie.

« Lui, c’est la Lune et moi, je suis Jésus »

Il a aussi indiqué que « lui (son oncle), c’est la Lune, et moi, je suis Jésus. (…) Normalement la Lune ne peut pas tuer, mais moi je suis Dieu ». Devant la chambre de l’instruction hier, l’homme a tenu des propos du même tabac, tenant du délire paranoïaque.

« Cet homme n’a rien à faire en prison », soutient Me Damien Brisacq. Incarcéré depuis les faits, il n’aurait pas le suivi médical nécessaire à son état.

Selon nos informations, le représentant du parquet ne s’est pas opposé à ce que l’irresponsabilité pénale soit retenue et donc que le suspect soit placé en milieu hospitalier avec une mesure de sûreté. Si les juges le suivent, Xavier Decressin ne sera jamais jugé devant une cour d’assises.

Le suspect vivait dans une maison située juste en face de ses victimes. Ce sont d’ailleurs elles qui l’avaient aidé à trouver ce logement. Père de quatre enfants, divorcé depuis 2002, il travaillait comme jardinier pour les cimetières militaires. Au moment des faits, il était en arrêt maladie.

GAUTIER LECARDONNEL

Source Le Courrier Picard