JUSTICE

Le stupéfiant voleur dérobe de la drogue… au palais de justice de Cambrai
À Amiens était jugé ce jeudi un peu banal vol au préjudice du tribunal de Cambrai, en 2013.

Mis en ligne le 19/12/2019 à 15:13 par Tony Poulain
Au palais de justice de Cambrai, c’était à la fois « Opération portes ouvertes « et « Tout doit disparaître » !

Comment un vol commis à Cambrai se retrouve-t-il jugé à Amiens ? On le comprend quand on découvre que les faits ont été commis dans, et au préjudice du tribunal de Cambrai, dans le Nord, où Thomas Ribeiro Punto, 27 ans, effectuait en 2013 son travail d’intérêt général, conséquence d’une précédente condamnation.

Affecté à l’entretien, le jeune homme a poussé très loin la notion de nettoyage. Il s’est d’abord aperçu que dans la troisième pièce du local des scellés – les objets saisis par la police ou la gendarmerie dans le cadre de leurs enquêtes – ne se trouvaient pas seulement des cartons d’objets en attente de destruction ou des outils informatiques périmés, mais aussi de l’herbe de cannabis, à en croire la forte odeur qui y régnait. Fouillant un peu, il a découvert non seulement l’herbe mais aussi de la résine, de l’héroïne et de la cocaïne.
Jamais la drogue n’aurait dû se trouver là, mais plutôt dans une armoire forte. Thomas n’aurait pas dû, sans peine, récupérer la clef du local, qu’une alarme devait protéger. Son avocat Me Stéphane Diboundje cite une greffière, entendue pendant l’enquête, qui évoquera « une malheureuse accumulation de fautes et de négligences ».

« Il allait faire son marché »
Ribeiro, absent à la barre, s’est engouffré dans la brèche, sept ou huit fois. « Quand il allait au tribunal, il était vraiment content d’aller faire son marché », témoigne son copain, et dealer, Emmanuel Afflard, 27 ans, également poursuivi pour recel, tout comme Stéphane Beaumont, 39 ans.  42 000 euros de stupéfiants auraient ainsi été dérobés, en décembre 2013 et janvier 2014, que le voleur a écoulés pour dix fois moins.
L’enquête a permis de découvrir un autre trou dans les mailles du filet. Dans l’usine de traitement des déchets, où devaient être détruits les scellés, un intérimaire a, en effet, pu faire main basse à au moins une reprise sur un lot de bouteilles de parfum et deux plaquettes de cannabis. Le tribunal de Cambrai, c’était à la fois « Opération portes ouvertes « et « Tout doit disparaître » !

Bizarrement, il a fallu six ans pour que cette affaire soit enfin jugée. Thomas Ribeiro Punto a écopé de 36 mois dont 18 ferme, Emmanuel Afflard de 10 mois ferme, Stéphane Beaumont de 8 mois ferme.

source :Courrier Picard https://premium.courrier-picard.fr/id57164/article/2019-12-19/le-stupefiant-voleur-derobe-de-la-drogue-au-palais-de-justice-de-cambrai