Adryanno est mort à six semaines fin juillet, et son père a été incarcéré. Pourtant, sa famille témoigne : « Il n’a jamais été violent. »

On ne sait toujours pas ce qui a causé la mort d’Adryanno. L’autopsie a bien eu lieu sur le corps de ce bébé de six semaines, décédé le 25 juillet dernier à l’hôpital nord d’Amiens. Mais les résultats de ces expertises médicales ne sont toujours pas connus. « Nous les attendons avec impatience, car même si nous ignorons l’origine de la mort, mon client a été placé en détention provisoire », réagit Me Stéphane Diboundje, l’avocat du père du nourrisson.
Adryanno présentait un hématome au crâne. Celui-ci a-t-il conduit à la mort ? Quelle est son origine ? « Nous aussi nous voulons savoir. Savoir de quoi le bébé est mort, savoir ce qu’il s’est passé exactement », commentent l’une des sœurs et l’un des frères de l’homme mis en examen.

C’est qu’après la mort du bébé, c’est toute une famille qui est sous le choc. À la peine d’avoir perdu un neveu ou un petit-fils, s’est ajouté la douleur de voir le père de l’enfant désigné comme auteur présumé du décès. Ce grand frère et cette grande sœur de l’Amiénois de vingt-trois ans ne s’inscrivent pas dans une défense aveugle. Ils l’admettent : « Une fois que la porte est fermée, on ne peut pas savoir ce qu’il se passe. ». Ils se disent cependant très surpris par les accusations portant sur leur frère.

Le prévenu est décrit comme un père attentionné

Le père et la mère d’Adryanno sont en couple depuis environ deux ans. Ils se sont installés dans le même appartement en février dernier, rue Henri IV à Amiens. Le frère et la belle-sœur du jeune père de famille expliquent que le couple et leur bébé étaient chez eux quasiment tous les jours depuis la naissance, « parce que c’était trop petit chez eux ». Ça a été le cas toute la semaine précédant le 23 juillet, lorsque les parents ont découvert le nourrisson, sans respiration, alors qu’il venait de prendre son biberon. « On n’a rien remarqué de particulier. Aucun bleu sur le bébé, rien. » La sœur du principal suspect tient le même discours. Le comportement de leur frère avec le bébé ? Il raconte sa fierté à sa naissance. Puis explique comment il s’occupait de tous les à-côtés, préparer le biberon, sans le gérer directement : « Il n’osait pas le changer par exemple, parce qu’il le trouvait fragile.

Ils décrivent un père attentionné. Et une mère détachée. « Elle le laissait pleurer, disait que c’était de la comédie. » La mère « effondrée » après le drame selon son avocate Me Houria Zanovello, aurait eu le même comportement à l’hôpital lorsque le bébé luttait contre la mort. « Notre frère, lui, a été là tout le temps. Il ne cessait de pleurer. Il le prenait toujours dans ses bras, il pleurait, il criait. Il demandait toujours au personnel de l’hôpital ce que le bébé avait, s’il allait s’en sortir. Elle, elle était toujours en retrait. ». Selon le frère et la sœur du père suspecté, ce dernier « n’a jamais été violent » de toute son existence.
Le jeune père de famille nie depuis le début avoir été violent avec son fils. La mère, elle, le charge, en disant le contraire.

Les obsèques du petit Adryanno auront lieu ce mardi 12 août. Le frère et la sœur du père ont tout organisé : « C’était notre principale préoccupation jusqu’à maintenant, pour qu’il puisse avoir un enterrement digne. Parce que lui, il n’a rien demandé à personne. »

 

Source Le Courrier Picard