A l’issue du procès, qui s’est tenu le 12 décembre dernier, bien malin aura été celui qui aurait pu prédire la décision du juge. Un mois plus tard, cette décision tombait  : 700 euros d’amende pour le patron de bar, reconnu coupable de violence sur ce citoyen américain. Du moins ex-citoyen américain. Depuis décembre, Samaran Nyerere, est de nationalité française. Et aujourd’hui, cette décision de justice qui reconnaît son statut de victime, ne lui fait pas regretter son choix.

Le patron du bar le Seven, dans le quartier Saint-Leu à Amiens, n’a pas fait appel. Lors des débats, ce jeune homme de 30 ans a reconnu avoir fait tomber Samaran Nyerere d’une «  baleyette  » en cette soirée du 6 septembre 2012. Mais, il a affirmé avoir agi en légitime défense. Alors qu’il affirme avoir mis ce client à la porte de son établissement pour avoir mis la main aux fesses d’une cliente, «  il est venu vers moi, poing tendu. Je lui ai donné une claque, puis une deuxième, et je l’ai fait tomber  ».

Toujours des séquelles

Aidé de son avocat Me Stéphane Diboundje, il a soutenu ne pas pouvoir être à l’origine de la blessure au genou de la victime. Peine perdue. Le juge, même s’il a retenu «  le manque de crédibilité  » de la version du plaignant et de ses deux amis, n’a pas retenu la légitime défense.

«  Le plus important pour moi est que la justice française soit passée, parce que je l’ai respectée, j’ai toujours dit la vérité  », commente Samaran Nyerere. «  Je ne suis pas homophobe  !  », a insisté le patron du bar. Aujourd’hui, Samaran Nyerere, conseiller financier, le conçoit, même s’il ne saura jamais pourquoi tout a basculé ce soir-là, et pourquoi il s’est retrouvé gravement blessé au genou. Son avocate Me Djamila Berriah a toujours parlé d’un acte «  violente et gratuit  ».

La page peut désormais être tournée. Même si les symptômes de cette sombre soirée amiénoise persistent. «  J’ai toujours des douleurs et j’ai quelques fois des pertes d’équilibre  ». Une expertise devra déterminer son préjudice, lui qui n’a pas pu travailler pendant plusieurs mois.

G.L.

Source Le Courrier Picard