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Amiens : 28 verbalisations et 11 mises en fourrière pour le jeune garage automobile

L’atelier automobile du boulevard de Châteaudun est dans le viseur des riverains qui se plaignent de nuisances liées à la réparation de voitures sur la voie publique. Après 28 verbalisations et 11 mises en fourrière, l’entrepreneur cherche une solution.

Les riverains se plaignent de nuisances liées à la réparation de voitures sur la voie publique sur le boulevard de Châteaudun.
Les riverains se plaignent de nuisances liées à la réparation de voitures sur la voie publique sur le boulevard de Châteaudun.
Les véhicules laissés capots ouverts dans la rue sont dans le viseur des riverains.
Les véhicules laissés capots ouverts dans la rue sont dans le viseur des riverains.
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Par Térézinha DiasPublié:22 Février 2024 à 16h34Temps de lecture:2 minPartage :

L’installation il y a quelques mois d’un atelier de réparation automobile sur une contre-allée du boulevard de Châteaudun vire au conflit de voisinage. En cause : les places de stationnement qui se font de plus en plus rares entre les numéros 118 et 164, depuis que la société les utilise pour y stationner les véhicules de ses clients en attente de réparation. « Certains jours, on voit jusqu’à des dizaines de voitures stationnées sur le boulevard, parfois sans assurance ni contrôle technique en règle. Résultat : les riverains ne peuvent plus se garer à proximité, et cela crée aussi des difficultés tous les matins et tous les soirs pour les parents qui viennent récupérer leurs enfants scolarisés dans l’école située en face », alerte Martin, un riverain qui multiplie les courriers auprès de la mairie et du comité de quartier pour tenter de mettre fin à ces nuisances.

On se retrouve parfois avec plusieurs voitures stationnées dans la rue, capots ouverts

Martin, un riverain

Car outre les problèmes de stationnement abusif, c’est l’utilisation de ces places à des fins professionnelles qui crispe les riverains. « Moi je n’ai rien contre ce garagiste qui, on le voit bien, travaille beaucoup et ne compte pas ses heures mais aujourd’hui, on se retrouve avec plusieurs voitures stationnées dans la rue, capots ouverts, en train d’être vérifiées ou réparées sur la voie publique. Les habitants n’ont pas à subir cela devant chez eux », estime le riverain qui a fait appel à un avocat pour l’accompagner dans ses démarches auprès de la ville d’Amiens. Pour ce dernier, si le stationnement prolongé des véhicules sur la voie publique est strictement encadré par le Code de la route, et limité à 7 jours sur le même emplacement, « le maire peut, pour des considérations tirées de la préservation de l’ordre public, restreindre cette durée », défend Me Stéphane Diboundje, son avocat qui pointe une problématique liée à l’activité même du garage. « Le K bis de la SARL ne révèle absolument pas une activité de garagiste mais une activité de vente et de commerce en ligne de pièces détachées automobiles, ce qui est sensiblement différent », soulève l’avocat dans son courrier adressé à la Ville d’Amiens, réclamant que cessent « ces activités de mécanique sur le trottoir et plus de contrôles ».

Un courrier de mise en demeure

Contactée, la Ville explique que « le garagiste recherche actuellement un local qui lui permettrait de stocker ses véhicules ou de déménager son garage, et d’accueillir de plus gros chantiers. Cela lui permettrait également d’éviter les verbalisations et mises en fourrière récurrentes. Parallèlement, un dossier de demande d’occupation du domaine public est en cours d’instruction. Une rencontre entre le garagiste, le comité de quartier et les élus est prévue très prochainement ». Depuis son installation, le garage a fait l’objet d’un courrier de mise en demeure, de 28 verbalisations pour stationnement abusif, 10 verbalisations pour défaut d’assurance, et 11 mises en fourrière…

Le garagiste : « J’ai réduit mon chiffre d’affaires en attendant une solution »

Contacté, le garagiste dit comprendre les riverains et espère trouver un autre local pour pouvoir y stationner les véhicules en attente de réparation. « Je comprends que ce n’est pas agréable de ne pas trouver de place près de chez soi en rentrant du travail. C’est pour cette raison que je cherche des solutions. Et en attendant de trouver, j’ai réduit ces dernières semaines mon chiffre d’affaires et prends moins de véhicules de façon à limiter au maximum les nuisances pour les riverains », répond Sacha Fallet qui confie ne pas compter ses heures pour son entreprise. « Je suis jeune et je viens de m’installer alors forcément j’ai envie que ça marche mais il faut que je trouve le bon compromis pour que tout se passe bien. La Ville m’a proposé de louer des places de stationnement en attendant, je suis complètement d’accord avec ça. S’il faut déménager dans un autre local ou louer un terrain ou un parking, je le ferai aussi, je suis prêt à investir du temps et de l’argent pour que tout se passe bien »

source courrier picard :https://www.courrier-picard.fr/id496716/article/2024-02-22/amiens-28-verbalisations-et-11-mises-en-fourriere-pour-le-jeune-garage